mercredi 19 décembre 2012

Dar El Salam

Dernière étape du périple, Dar El Salam, la capitale. J'ai pris tôt le bus de Lushoto. Le vendeur m'avait donné le meilleur siège. Plein de place pour les jambes. En théorie oui, mais dans les faits... il y deux fois plus de monde que de sièges, trajet fatiguant. J'arrive à Dar El Salam, le chauffeur de taxi prend un raccourci par les bidonvilles. Ça bouchonne bien aussi.

Diner dans la rue, j'adore.

Le lendemain, grasse mat' puis visite du musée.

 
Le petit bout gris qui dépasse dans l'entrée est le premier distributeur de billets de Tanzanie. Installé seulement en 1997 !

Ce n'est pas de la déco, il a vraiment servi

Pour mes amis fanfarons, un beau tambour

Un étrange visiteur dans les jardins du musée

Sur le chemin du retour, je découvre un golf en plein centre-ville. Héritage du protectorat britannique je suppose

un rond-point, décoré d'animaux de métal


dernier jour en Tanzanie, j'en profite pour acheter mes cadeaux de Noël. L'hôtel me conseille le taxi, soi disant plus sur. Selon eux, la moto c'est dangereux, le touk-touk, il y a des arnaqueurs et le dallah dallah, c'est trop compliqué pour un touriste. J'opte donc pour la dernière option. Je marche un peu, demande à un policier quel dallah dallah faut-il prendre. Il en arrête un sur la route, c'est le bon. J'arrive donc à Mengwe, un marché composé de dizaines de boutiques et il y a quelques sculpteurs et peintres sur place. Marchandage en tout genre. J'arrive à de bons prix mais c'est fatiguant cette atmosphère!

J'attrape un touk-touk qui me promènera  le reste de la journée

J'arrive à Msasani slipway. J'en profite pour manger un glace, la première en Tanzanie.

Ensuite je passe à Wonder Workshop. Des handicapés créent des bijoux, sculptures à partir de matériaux de récupération. Je discute un peu avec la responsable, une Hollandaise (encore). En fait, l'association a été lancé il y a quelques années par une Britannique. J'apprends que l'association a décoré plusieurs ronds-points en ville (voir la photo avec les girafes en métal plus haut)


Je retourne pour mon dernier repas dans la rue, j'achète ces délicieuses galettes (chapatis)

et voilà mon fournisseur de brochettes

les belles brochettes de bœuf
et le poulet frit

mon cuisto voulait une photo sur sa moto

une bonne douche et hop, direction l'aéroport pour passer les fêtes en famille. C'est la fin d'un voyage inoubliable.




Mes conseils sur les treks, visites, activités
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dimanche 16 décembre 2012

Usambara - Deuxième partie

Jour 4 - balade aux alentours: Mtaeti

Réveil tranquille. Petit-déjeuner avec le couple hollandais et un groupe de biologistes (2 Allemandes et un Tanzanien) étudiant de petits oiseaux. Je me régale avec les chapatis maison et les fruits (mangues et bananes). Le temps est maussade, se gâte même. Nous attendons que la pluie se calme pour partir. Je file un coup de main pour les puzzles. Le couple de Hollandais les a conçus. C'est rigolo de voir les adultes découvrir le principe du puzzle. Le dernier (au premier plan), je dois avouer, n'est pas si facile.

Finalement le temps s'améliore et nous partons. Les gamins m'arrêtent tous les deux minutes pour que je les prenne en photo.

pour une fois, un adulte, me le demande aussi

Un peu plus loin, je m'arrête jouer aux dames. En fait, je prends une bonne correction. Ça fait si longtemps que je n'y ai pas joué. Je commence par trois défaites et finis sur deux nuls ;-). D'après le nombreux public (un Mzungu qui joue aux dames avec un local, ce n'est pas courant j'imagine), c'est comme si j'avais gagné l'avant dernière mais j'ai loupé le coche... j'ai joué contre le jeune homme de droite.
Les pions sont des bouchons de bouteilles

ensuite je rencontre l'équipe des déménageurs du coin, haut comme trois pommes.



Vue sur le village d'où j'entends de nombreux "Mizungu"

le temps se gâte et nous prenons une bonne drache (pour ceux qui ont du mal avec le chti, ça signifie une averse). Nous remontons sous la pluie.

Nous retrouvons sur le chemin deux sorciers Masais qui vendaient leurs potions au marché la veille. L'un d'eux accepte que je le prenne en photo.

Décidément c'est une bonne journée pour la photo d'adulte

De retour à la falaise (Mombo Cliff), j'observe la fin d'un magnifique coucher de soleil du haut de la colline.

J'en ai profité pour rendre visite à nos voisins. Un autre couple de Hollandais,  retraité, s'est installé ici et a développé un ecolodge plutôt haut de gamme. Ça a l'air de bien marché. J'ai échangé pendant une petite heure avec Marion, l'épouse, sur la région, les gens et l'aide au développement. Ceux qui me connaissent savent que je n'ai pas forcément une fibre humanitaire très développée. En résumé, j'aime leur démarche: une implantation locale avec une population souhaitant se développer et ayant des éléments locaux mobilisateurs et moteurs. Le manager de leur ecolodge a développé et possède les huttes où je dors (plutôt backpackers). Ils ont eu l'expérience des grosses ONGs et y ont constaté une grande perte d'efficacité (des coûts de structure beaucoup trop importants, des objectifs parfois non cohérent avec les réalités ou besoins du terrain...); Si un jour je me lance, ça sera de cette façon. Un exemple du coin. Même si la Tanzanie possède de bonnes ressources (le climat est particulièrement propice à l'agriculture dans cette région), il reste énormément à faire. Accès à l'eau, l'éducation, aux soins... Par exemple, les agriculteurs trimballent des seaux d'eau sur la tête alors qu'il semble si facile de mettre en place un système de récupération de l'eau de pluie et un réseau d'irrigation... ce couple de Hollandais y participe et a commencé à en développé un. Si j'ai bien compris, leur principe c'est de faciliter l'émergence d'idées, de laisser les Sambas (le nom de la tribu du coin) développer le concept sous forme d'entreprise (par exemple le maintenance des pompes et la collecte de la redevance). Ils reversent les bénéfices (ou du moins une partie) pour aider certains projets mais gardent la main sur la finance afin d'éviter la corruption et l'abus de certains. Ça veut qu'ils ne versent pas l'argent à la communauté mais directement aux fournisseurs ou prestataires.

Je passe une seconde nuit au Mombo Cliff Inn

Jour 5 - Mombo - Mlato

J'ai demandé la veille pour apprendre à faire les chapatis. Réveil très matinal, j'attends assez longtemps avant de pouvoir commencer. Gaspard m'a appris l'expression gabonaise suivante. "Vous, les Blancs, vous avez la montre, nous les Noirs, nous avons le temps". Heureusement je tape la discute avec Kim, une des biologistes. En effet, pour observer ses petits oiseaux, elle se lève tous les jours à 4 heures du matin. J'en profite pour mettre le lien de son blog http://kim-mortega.tumblr.com. Finalement ils ont préparé la pâte sans moi. Farine de blé, eau, un peu d'huile, de sel et de sucre. Ils ont une technique particulière pour appliquer l'huile, travailler la pâte, la séparer en portion.

Je passe à l'action pour l'étaler

En quittant le village, je me fais encore assaillir par les gamins pour les photos


Quelques femmes acceptent de poser

les fourmis aussi

Je n'en ai pas encore parlé, mais parfois les gamins demandent les "dongo", tout simplement les bouteilles en plastique vides.

Nous arrivons à Mlato, bourg sans intérêt. Saïd m'indique une colline avec une croix pour ma balade supplémentaire. J'y fonce. Je m'arrête dans un atelier de couture. Je peux enfin prendre ces machines à coudre Singer à pied en photo.
Une autre époque. J'en ai tant vues lors de ce voyage. A Moshi (mon point de départ pour les premiers treks), il y en avait une rue pleine.
Je continue mon chemin mais je n'atteindrai pas le sommet à cause de la pluie... diner comme dans le nord: à la baraque à frite.

Jour 6 - Mlato - Lushoto

Nous nous réveillons tôt pour prendre le bus de 5h. Pas de chance, il est parti beaucoup plus tôt car déjà plein. Finalement ça sera celui de 6h. Je cède rapidement ma place à l'avant du bus. Je m'installe au fond. 2 bonnes heures de tape-cul. Je comprends pourquoi mon guide nous avait installé à l'avant. Je découvre aussi la conduite sur boue, assez épique au début. J'apprends le décès de deux personnes la nuit dernière à cause de pluies diluviennes.

Des plants de tomates sous la brume:


La photo n'est pas terrible, prise du bus. En fait, c'est la période de stockage du bois

Nous arrivons finalement à Lushoto. Petite balade a Irente View Point, un rocher débordant d'une belle falaise
Gaspard, je suis sûr que tu aurais adoré, ou pas!


Déjeuner à la ferme avec leurs produits. Du vrai fromage, ça fait si longtemps!

Mes aventures en Tanzanie se terminent bientôt. Je dormirai à l'hôtel puis direction Dar El Salam pour prendre l'avion du retour.




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jeudi 13 décembre 2012

Usambara - Première partie


me voilà arrivé à Lushoto pour ma dernière rando. Je vais passer quelques jours dans les montagnes Usambara. Le véritable intérêt touristique, c'est que ce n'est pas touristique... c'est une zone maraichère importante de la Tanzanie, peu fréquentée des touristes et donc relativement préservée.
J'ai pris à nouveau un guide, Said. Je l'ai prévenu, je veux marcher. Une petite nuit à l'hôtel, et nous voilà parti.

Jour 1: Lushoto - Papaa Moze

le traditionnel caméléon des guides

après un passage dans la forêt, nous traversons l'université. Nous voyons encore ces arbres bizarres. Je me renseigne. Ca s'appelle des arbres échelles en anglais. ("ladder trees")
et ces superbes arbres ornementaux



Comme j'ai clairement indiqué mon désir de marcher, Saïd fait un grand détour et nous passons par des chemins très peu fréquentés des touristes. J'entends des  "Mizungu", le blanc en swahili, ou parfois "Wazungu", les blancs (c'est juste une petite erreur). Parfois même je perçois le son qui vient de l'autre côté de la vallée. Cette fois-ci, c'est moi l'attraction. Ils réclament une photo, je m’exécute autant que possible, c'est si facile de faire plaisir. C'est assez rigolo, car souvent, je m'approche pour prendre la photo, et certains s'enfuient en courant de peur. Un "hakuna matata" ( il n'y a pas de problème) ou un petit mot de mon guide et en général, ça va mieux. Puis j'essaie de leur montrer leur photo: eh oui, j'essaie car parfois ils s'enfuient...



Jour 2 - Papaa Moze - Rangwi

C'est aussi assez étrange de souvent observer les femmes et les hommes travailler la terre séparément. Saïd m'explique que les femmes nourrissent leur famille tandis que les hommes assurent le revenu.

Nous nous arrêtons  à un col pour admirer la vue et souffler un peu. Je lui demande d'aller jusqu'au sommet d'à côté mais Saïd n'est pas motivé et pense qu'il n'y a pas de chemin. Raison de plus d'y aller. Il semble un peu fatigué, alors je lui demande de m'attendre (il me dira plus tard que ce n'était pas le cas). J'atteins rapidement un bois puis la butte où j'aperçois un autre sommet...
je continue. Vue imprenable sur les vallées et découvre un chemin potentiel des cimes (pour de futurs touristes).



Nous déjeunons, puis je prends mes quartiers. Lecture en cellule pour le temps de sieste, eh oui, ce soir, je dors au couvent. Nous poursuivons sur une rando de 2 heures pour attaquer le mont Mzoghoti

De retour au couvent, Soeur Maria Paulina m'apporte mon seau d'eau chaude. Je me lave comme au bon vieux temps, à la bassine.

Le couvent est une ancienne ferme coloniale (allemande) d'où les bâtisses en brique

La pluie se met à tomber et les sœurs nous ont préparé un festin de roi: du bœuf, de délicieuses carottes, des frites locales, du riz parfumé, de la sauce tomate-oignon et des haricots.Comme d'habitude, il y en a pour 4 et nous ne sommes que 2!

Jour 3: Rangwi - Mambo en passant par le village de Tema


nous nous promenons à travers les villages de la vallée où l'on entend du Mizungu/Wazungu résonner de plus en plus fort à mesure que nous approchons des villages. Cette fois-ci, un groupe d'enfants s'enfuient à mon approche, laissant le petit dernier tétanisé et transi devant la "terreur blanche". Ils se réfugient vers la Mama qui les tancent et les enfants retournent vers le touriste (moi!) pour lui réclamer une photo.

Je discute avec Habida pour qu'elle puisse pratiquer quelque peu son anglais


J'ai la chance de pouvoir prendre une famille avec la Mama (pas celle de l'histoire ci-dessus)








Je vois beaucoup d'enfants avec la pelle-bêche

Le même pique-nique que tous les jours, ou presque. Des chapatis (galettes, j'adore ça) avec une salade de carottes, avocats et tomates. Et en dessert, de délicieux fruits, souvent des mangues. (au moment où j'écris ces lignes, je suis déjà en France, et ce goût se remémore à mes papilles). Il est à noter qu'une belle mangue coute ici environ 200 Shillings soit 10 cents de notre €. Imaginez le choc quand je verrai la mangue avion à 10€ du kilo chez mon primeur.

Nous arrivons à Mombo. Jour de marché

et sans déroger à la règle, les gens ne semblent pas aimer les photos de près donc je me contente de ces tomates

ou de ces poissons séchées que je n'ai osé gouter

Encore quelques minutes de marche et nous atteignons le Mambo Cliff Inn. Vue hallucinante sur les plaines

Ma hutte n'est pas encore prête: ah oui la douche ne fonctionne pas. Pas grave ça sera comme d'habitude, seau et pichet. Il n'y a pas de vitre à la fenêtre non plus, la nuis risque d'être froide. Je bouquine un peu. Merci Gaspard pour ton livre, mais tu as de drôle de lecture tout de même.

Je me promène un peu, seul,
et un local me tape la discute. Avec mes trois mots de swahili, je lui explique que je loge au Mambo Cliff Inn. Et lui de comprendre que je suis perdu! Je tente de lui dire que je connais le chemin, en vain. A quelques encablures, il comprend enfin que je sais où nous sommes: quelques politesses d'usage, sourires et au revoir.


J'observe le coucher du soleil. Le vent monte et je vois au moins quatre grains dans la plaine
On peut voir des lacs, en fait ce sont des prémices de barrages hydroélectriques que les Allemands n'ont pu terminer.

Un couple de Hollandais s'est lancé dans un min-projet pour les gamins du coin: un atelier de bracelets, colliers et compagnie. Pour assurer le financement de l'activité (achat des perles...), ils sont en train de mettre en place un élevage de poules. Ce soir, c'est l'anniversaire de l'épouse et aussi la visite d'officiels du district:les filles ont préparé des danses.

Et la tempête se lève. Au milieu de la soirée, il pleut comme vache qui pisse. Tout le monde cherche un abri et se réfugie tant bien que mal dans la pièce principale, elle aussi sans vitre.

Heureusement pour moi, ils avaient posé les vitres lors de ma balade. Juste eu une petite inondation via la salle de bain. J'apprendrai le lendemain qu'une maison du village a perdu son toit.




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