me voilà arrivé à Lushoto pour ma dernière rando. Je vais passer quelques jours dans les montagnes Usambara. Le véritable intérêt touristique, c'est que ce n'est pas touristique... c'est une zone maraichère importante de la Tanzanie, peu fréquentée des touristes et donc relativement préservée.
J'ai pris à nouveau un guide, Said. Je l'ai prévenu, je veux marcher. Une petite nuit à l'hôtel, et nous voilà parti.
Jour 1: Lushoto - Papaa Moze
le traditionnel caméléon des guides
après un passage dans la forêt, nous traversons l'université. Nous voyons encore ces arbres bizarres. Je me renseigne. Ca s'appelle des arbres échelles en anglais. ("ladder trees")
et ces superbes arbres ornementaux
Comme j'ai clairement indiqué mon désir de marcher, Saïd fait un grand détour et nous passons par des chemins très peu fréquentés des touristes. J'entends des "Mizungu", le blanc en swahili, ou parfois "Wazungu", les blancs (c'est juste une petite erreur). Parfois même je perçois le son qui vient de l'autre côté de la vallée. Cette fois-ci, c'est moi l'attraction. Ils réclament une photo, je m’exécute autant que possible, c'est si facile de faire plaisir. C'est assez rigolo, car souvent, je m'approche pour prendre la photo, et certains s'enfuient en courant de peur. Un "hakuna matata" ( il n'y a pas de problème) ou un petit mot de mon guide et en général
, ça va mieux. Puis j'essaie de leur montrer leur photo: eh oui, j'essaie car parfois ils s'enfuient...
Jour 2 - Papaa Moze - Rangwi
C'est aussi assez étrange de souvent observer les femmes et les hommes travailler la terre séparément. Saïd m'explique que les femmes nourrissent leur famille tandis que les hommes assurent le revenu.
Nous nous arrêtons à un col pour admirer la vue et souffler un peu. Je lui demande d'aller jusqu'au sommet d'à côté mais Saïd n'est pas motivé et pense qu'il n'y a pas de chemin. Raison de plus d'y aller. Il semble un peu fatigué, alors je lui demande de m'attendre (il me dira plus tard que ce n'était pas le cas). J'atteins rapidement un bois puis la butte où j'aperçois un autre sommet...
je continue. Vue imprenable sur les vallées et découvre un chemin potentiel des cimes (pour de futurs touristes).
Nous déjeunons, puis je prends mes quartiers. Lecture en cellule pour le temps de sieste, eh oui, ce soir, je dors au couvent. Nous poursuivons sur une rando de 2 heures pour attaquer le mont Mzoghoti
De retour au couvent, Soeur Maria Paulina m'apporte mon seau d'eau chaude. Je me lave comme au bon vieux temps, à la bassine.
Le couvent est une ancienne ferme coloniale (allemande) d'où les bâtisses en brique
La pluie se met à tomber et les sœurs nous ont préparé un festin de roi: du bœuf, de délicieuses carottes, des frites locales, du riz parfumé, de la sauce tomate-oignon et des haricots.Comme d'habitude, il y en a pour 4 et nous ne sommes que 2!
Jour 3: Rangwi - Mambo en passant par le village de Tema
nous nous promenons à travers les villages de la vallée où l'on entend du Mizungu/Wazungu résonner de plus en plus fort à mesure que nous approchons des villages. Cette fois-ci, un groupe d'enfants s'enfuient à mon approche, laissant le petit dernier tétanisé et transi devant la "terreur blanche". Ils se réfugient vers la Mama qui les tancent et les enfants retournent vers le touriste (moi!) pour lui réclamer une photo.
Je discute avec Habida pour qu'elle puisse pratiquer quelque peu son anglais
J'ai la chance de pouvoir prendre une famille avec la Mama (pas celle de l'histoire ci-dessus)
Je vois beaucoup d'enfants avec la pelle-bêche
Le même pique-nique que tous les jours, ou presque. Des chapatis (galettes, j'adore ça) avec une salade de carottes, avocats et tomates. Et en dessert, de délicieux fruits, souvent des mangues. (au moment où j'écris ces lignes, je suis déjà en France, et ce goût se remémore à mes papilles). Il est à noter qu'une belle mangue coute ici environ 200 Shillings soit 10 cents de notre €. Imaginez le choc quand je verrai la mangue avion à 10€ du kilo chez mon primeur.
Nous arrivons à Mombo. Jour de marché
et sans déroger à la règle, les gens ne semblent pas aimer les photos de près donc je me contente de ces tomates
ou de ces poissons séchées que je n'ai osé gouter
Encore quelques minutes de marche et nous atteignons le Mambo Cliff Inn. Vue hallucinante sur les plaines
Ma hutte n'est pas encore prête: ah oui la douche ne fonctionne pas. Pas grave ça sera comme d'habitude, seau et pichet. Il n'y a pas de vitre à la fenêtre non plus, la nuis risque d'être froide. Je bouquine un peu. Merci Gaspard pour ton livre, mais tu as de drôle de lecture tout de même.
Je me promène un peu, seul,
et un local me tape la discute. Avec mes trois mots de swahili, je lui explique que je loge au Mambo Cliff Inn. Et lui de comprendre que je suis perdu! Je tente de lui dire que je connais le chemin, en vain. A quelques encablures, il comprend enfin que je sais où nous sommes: quelques politesses d'usage, sourires et au revoir.
J'observe le coucher du soleil. Le vent monte et je vois au moins quatre grains dans la plaine
On peut voir des lacs, en fait ce sont des prémices de barrages hydroélectriques que les Allemands n'ont pu terminer.
Un couple de Hollandais s'est lancé dans un min-projet pour les gamins du coin: un atelier de bracelets, colliers et compagnie. Pour assurer le financement de l'activité (achat des perles...), ils sont en train de mettre en place un élevage de poules. Ce soir, c'est l'anniversaire de l'épouse et aussi la visite d'officiels du district:les filles ont préparé des danses.
Et la tempête se lève. Au milieu de la soirée, il pleut comme vache qui pisse. Tout le monde cherche un abri et se réfugie tant bien que mal dans la pièce principale, elle aussi sans vitre.
Heureusement pour moi, ils avaient posé les vitres lors de ma balade. Juste eu une petite inondation via la salle de bain. J'apprendrai le lendemain qu'une maison du village a perdu son toit.
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