Désolé pour le retard sur les posts, mais bon, je me baladais dans la montagne, sans PC ni internet. Voilà la suite du Kili.
La fatigue, l’altitude, l’excitation, la pluie (ou plutôt la neige), nous n’en connaissons pas la raison mais nous n’avons presque pas fermé l’œil de la nuit. Jackson nous apporte thé et petits gâteaux. Nous finissons de nous préparer. Je prends un troisième DoliCrane, histoire d’assurer le coup.
Départ à la frontale où nous découvrons qu’il avait neigé et non plu cette nuit :
Nous apercevons quelques lueurs de frontale au loin, certains sont partis plutôt. Rapidement je sens les effets du mal d’altitude, je tiens bon. Au bout de probablement 200 m de dénivelé, ça commence à être vraiment dur. Pas grave, plus que 1000 ! On fait une petite pause à environ 250 m de dénivelé. Sur la photo de Gaspard, je parais en bon état mais je suis déjà entamé. Je sors les bâtons, très utile pour reprendre son souffle.
On repart. Ca s’empire, je commence à vraiment peiner pour avancer. Les idées fusent dans la tête et trop souvent le temps semble s'arrêter, s'éterniser. Un pied devant l’autre. Pole Pole (doucement en Swahili). Je dois quand même m’arrêter de temps à autres pour reprendre mon souffle ou boire un peu. Je ne suis plus capable de prendre ma gourde dans le sac. La gentillesse de Gaspard ou d’Eric y pallient. Quelques encouragements par moment. Certains m’agacent, je ne dis mot. Je galère. Je m’arrête pour reprendre mon souffle ou mes jambes. J’ai froid. Encore un arrêt ou je me transforme littéralement en bébé. Je m’assieds et réclame ma polaire. Je suis en sueur. Mon sweat-shirt a décuplé de poids sous l’effet de la sueur. On me change. Eric me conseille un Diamox, mais je ne prends qu’un quatrième DoliCrane. Washington, dépourvu de sac à dos, récupère le mien. Nous repartons et je me réchauffe doucement. C’est toujours aussi difficile. Par moment mon esprit divague et les pas se font plus faciles. A d’autres, chaque pas est un calvaire. Je pense plusieurs fois à abandonner et me dis, aller, jusqu’au prochain virage et on verra. Long, très long. Dur, très dur. Si j’arrive à Gilman's Point, c’est gagné. Le plus pénible, c’est de voir Washington « galoper » tout en tenant un monologue interminable. Eric ne répond que par des "hein hein". A 50 ans passés, ça semble si facile !
Nous arrivons finalement à Gilman's Point après 4h10 de souffrance (en tout cas pour moi), ce qui est un temps tout à fait honorable. Merci Gaspard, Eric et Washington pour votre aide et votre soutien. 5681 m, plus que 214 m. La pente s’adoucit, et dans la tête, je sais que c’est gagné.
Quelques minutes après, ça va mieux : je prends des photos !
Mon mal des montagnes s’estompe petit à petit. Est-ce l’effet de la pente plus douce, des premières lueurs du jour, du paracétamol, ou du Gilman's Point?
Nous atteignons Stella Point. Gaspard, entouré d'Eric et Washington
Je me retourne et vois Gaspard un peu à la traine, il prend des photos? Nous l'attendons, et alors que je vais mieux, il commence à subir les effets du mal des montages à son tour. Nous lui préparons ses bâtons et je tente de prendre son sac mais il refuse! 1h20 après Gilman's point nous atteignons Uhuru Peak, que de joie! en tout cas pour moi, Gaspard n'est plus très expressif:
(Désolé Gaspard, tu vas encore m'en vouloir)
Ça en jette plein les yeux
Avec deux jours de retard, j'entonne un "happy birthday Gaspard" que seul Eric suivra. Le groupe nous précédant ne relève pas. Probablement le manque de souffle. C'est notre tour pour la photo souvenir:
Je vous laisser admirer le paysage qui m'a coupé le souffle:
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Kilimandjaro - Marche d'approche
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