samedi 24 novembre 2012

La tribu Chaga

Voilà, après une bonne douche, un vrai lit, nous avons une journée de battement dans notre emploi du temps (une journée de moins lors de l'ascension du Kili) donc notre GO nous organise, en remplacement, une petite virée en terre Chaga. C'est la tribu qui vit sur les pentes du Kilimandjaro.

Tout commence par une bonne heure de voiture où nous admirons les capacités de transport local

Nous arrivons à Marangu, et en plus de notre chauffeur, nous récupérons notre guide. Ce dernier nous emmène à des chutes sacrées où nous pouvons nous rafraichir:

Vue d'en-haut, c'est assez impressionnant. 
Apparemment, il y a toute une histoire avec une vierge, malheureusement, le guide du site (un de plus, le tourisme, c'est tout un business, il faut se le partager) ne s'exprime pas très bien en anglais.

Une fois tout propre, nous partons visiter les fameuses caves Chaga.Notre guide, plutôt baba-cool, s'exprime dans un anglais parfait et a une connaissance parfaite du sujet. Quel bonheur!


Ces caves datent de plusieurs siècles et servaient aux Chagas à se protéger des Masais. En effet, lors de longues sécheresses, les Masais, éleveurs dans les plaines, perdaient leur bétails. Ils montaient donc sur les pentes du Kilimandjaro afin de piller les réserves des Chagas, et de les massacrer. L'entrée était cachée dans une des huttes pour animaux ou sous la végétation. Ensuite, il fallait descendre par un étroit tunnel où se trouvaient des caches pour guerriers Chagas. Aussi le tunnel très étroit limitait les mouvements et le nombre d’assaillants. De leur petits décaissés, les guerriers Chaga pouvaient ainsi assommer ou blesser les Masais, pris par surprise dans le noir. Aujourd’hui ce sont les chauves-souris qui habitent ces lieux. Elles sont indispensables à l'équilibre de la grotte (prédatrices de termites).

Ces tunnels mènent à différentes chambres: la pièce à vivre, l'armurerie, la salle de découpe et vers la rivière en contre bas. Ils pouvaient mesurer plusieurs kilomètres. Dans la pièce à vivre, il y avait un foyer. En effet, en surface de la cheminée, ils avaient disposé d'un tas de pierre afin de dissiper les fumées, devenant ainsi invisibles à l'ennemi. Cependant, ils devaient éteindre à intervalle régulier le foyer afin de purger le système. Ils avaient plein d'autres idées astucieuses telles l'utilisation de plantes spécifiques afin de cacher les conduits d'aération et d'éviter leur envahissement par d'autres plantes.

Quand ils attrapaient un ou plusieurs ennemis dans leur tunnel, ils l'évacuaient vers la pièce à vivre et le découper pour ensuite l'évacuer quelques kilomètres plus bas dans la rivière au beau milieu de la nuit. Malheureusement, les enfants assistaient au spectacle, et se mirent par la suite à se démembrer entre eux. Ils créèrent donc une chambre à cet effet, et ne déplaçaient les corps que de nuit.

Les Masais ont tenté différentes tentatives d'invasion: à pied, mais vous connaissez déjà la suite. En inondant les tunnels, mais les Chagas ont assuré une pente pour l'évacuation. En enfumant, mais les sentinelles ont réagi suffisement tôt en se servant des peaux de bêtes (sur lesquelles les enfants dormaient) pour obturer les tunnels. La légende raconte que ces caves n'ont jamais été envahies par l'ennemi.

Les Chagas se sont servis de ses caves jusqu'à l'indépendance du Tanganyika (partie continentale de la Tanzanie, hors archipel de Zanzibar, nous y reviendrons plus tard). En 1964. C'est à dire après la colonisation allemande et le protectorat britannique. Elles ont ensuite été laissées à l'abandon pour être mises en valeur depuis peu.

Gaspard et moi posons, entourés de nos guide et chauffeur

Petite touche de douceur après ces explications

Nous continuons notre promenade dans les plantations pous nous arrêter au troquet local. Vous découvrez ainsi Gaspard qui déguste sa bière à la banane dans son récipient traditionnel. La patronne apporte à notre guide, le récipient moderne.
 Appétissant non?
En fait, c'est pas mauvais, ni même très fort.

Ils en ont même fait une bière bouteille, cette fois-ci, beaucoup plus forte (et chère). Ça ressemble un peu à du cidre.

Je demande au guide pourquoi l'on voit des chaussures perchées sur les lignes électriques.
La réponse est toute bête, leurs propriétaires ont quelque peu abusé de certaines substances.

Nous poursuivons notre route et trouvons l'hôtel où le couple Carter (ancien président américain) a séjourné avant son ascension du Kilimandjaro.(petite remarque sans intérêt, mais j'aime bien la photo)


Notre guide nous montre un caméléon.

Nous nous arrêtons déjeuner quelques spécialités chagas. Contrairement à ma visite du café, cette fois-ci, ce n'est pas terrible.

Puis nous nous promenons au marché, toujours très coloré (et toujours aussi difficile de prendre les gens en photos)
 avant l'envoi des bananes pour Dar El Salam (et probablement l'export)
Sur les marchés, il y a aussi la restauration rapide. Ici, de petits beignets:

Un arbre du coin (baobab) sur le chemin du retour.

Encore une pub pour la fameuse boisson. Si je me souviens bien, nous avons vu des bornes kilométriques à sa couleur également



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